Le choix du type de buse

Quelles sont les différences entre les principaux types de buses de pulvérisation ?

La dernière fois, nous avons expliqué pourquoi il est important de bien choisir les buses en fonction de leur débit (code couleur), plutôt que d'adopter une approche "taille unique". Cette fois, nous allons examiner de plus près certaines options qui s'offrent à nous.

Le fabricant doit globalement jouer avec trois paramètres :

• La forme de l'orifice lui-même détermine le motif de pulvérisation, par exemple une encoche en forme de V produit le jet plat que la plupart d'entre nous connaisse ;
• L'angle de sortie de la buse peut varier par rapport à la rampe sur laquelle elle repose ;
• et un orifice d'induction d'air (à effet Venturi) peut être inclus pour mélanger l'air dans les gouttelettes.

La largeur de la zone atteinte par la pulvérisation d'une seule buse est régulée par l'angle entre les bords du jet ou du cône de pulvérisation à l'endroit où il quitte la buse. Cet angle de sortie est défini par la forme de l'orifice. Une buse à jet plat de 80°, par exemple, offre une bande de pulvérisation plus étroite qu'une version de 110°.

Bien que les buses soient classées en fonction de la taille de l'orifice, une buse de n'importe quelle taille donnée produit en réalité toute une gamme de tailles de gouttelettes.
 

Les différents types de buses :

1. Jet plat : produit le motif de pulvérisation familier en forme de V avec une bonne répartition de la pulvérisation dans une plage de pressions, ce qui explique pourquoi elles sont si largement utilisées. Pour les buses à fente standards, le dépôt est cependant plus important au centre, donc, lorsqu'elle est utilisée sur une rampe, l'uniformité dépend de l'espacement le long de la rampe et de la distance entre la rampe et la cible. Il peut alors être judicieux d’avoir un double, voire un triple recouvrement.

Il existe des variantes. L’une est la buse à double fente qui comporte deux orifices, l'un pointant vers l'avant et l'autre vers l'arrière, pour aider à améliorer la couverture ou la pénétration du feuillage. Un autre exemple est la buse à pastille de calibrage : son design intérieur limite la quantité de liquide entrant dans la buse. Cela crée une chute de pression à la pointe qui se traduit par des gouttes plus grossières pour faciliter la gestion de la dérive. Ou encore la buse miroir, dont le jet est plus uniformément réparti.

2. Cône : les buses à cône creux génèrent un jet de pulvérisation en forme d'anneau, généralement constitué de fines gouttelettes, et peuvent fonctionner à des pressions élevées. Les buses à cône plein produisent un dépôt en forme de disque, généralement sous forme de gouttelettes plus grossières, et sont conçues pour des débits plus élevés. Les deux types peuvent convenir aux applications par pulvérisation dirigée.

3. Induction d'air : Lorsque le liquide de pulvérisation traverse le corps de la buse, il aspire l'air à travers un orifice externe à effet Venturi. L'air et le liquide se mélangent dans une petite chambre, de sorte que les gouttelettes sortant de la buse contiennent des bulles d'air. Elles sont de ce fait plus grosses et, en raison de leur taille, sont peu susceptibles de dériver. Elles se déforment et se décomposent lorsqu'elles atteignent la cible, plutôt que de rebondir comme cela peut arriver avec les grosses gouttelettes provenant d'autres types de buses. L'air agit comme une sorte d'amortisseur. La plupart des modèles de buses évoqués ci-dessus fonctionnent avec induction d’air.

4.  Boomless (utilisation sans rampe) : ces buses sont spécifiquement destinées à la pulvérisation là où il n'est pas possible d'utiliser une rampe et sont généralement conçues avec des jets plats et à très grand angle (parfois supérieur à 180°).
    
5. Pistolets pulvérisateurs : Plutôt que des buses interchangeables, les pistolets pulvérisateurs comportent un seul orifice avec un ajusteur rotatif pour varier les caractéristiques de pulvérisation.

Pour la plupart des applications dans les cultures ornementales, vous aurez besoin d'une pulvérisation moyenne à fine, il vaut donc la peine de bien repérer la position de la molette de réglage. Des ouvertures plus petites aident à réduire les débits et donc les volumes d'application, tandis que la pression du système a une influence considérable sur la qualité de pulvérisation (taille des gouttelettes).

En plus du type de buse, il faut considérer les matériaux de fabrication. Nous parlerons davantage de l'usure et de l'entretien des buses dans un prochain blog, mais gardez à l'esprit que les buses en laiton sont les plus sujettes à l'usure. Les céramiques peuvent durer jusqu’à 50 fois plus longtemps mais, sans surprise, elles sont nettement plus chères. Les modèles modernes en plastique, en particulier ceux dotés d'inserts en acier inoxydable, peuvent être intéressants à considérer : les plastiques d'aujourd'hui peuvent être étonnamment robustes.

La prochaine fois, nous examinerons les facteurs à prendre en compte lors de la sélection des buses pour les applications de pulvérisation sur les plantes ornementales.